Comment faire face à la souffrance et au mal-être au travail ?
La semaine dernière, j’ai partagé un post sur Linkedin qui me parlait particulièrement au sujet de la souffrance et du mal-être au travail.
Quelle surprise j’ai eu de voir le nombre de réactions sur le sujet !
Et puis je me suis interrogée. En y réfléchissant bien, ce n’est absolument pas surprenant. Je pense que nous sommes nombreux à avoir vécu cette situation ou avoir eu un proche qui vivait cela.
Aujourd’hui, encore plus qu’hier, cette phrase est d’importance.
Avec le télétravail, cet inconfort, cette souffrance, ce mal-être s’est accentué. Avant, il y avait les collègues, les moments informels qui pouvaient mettre du baume au cœur.
Aujourd’hui, le plus souvent, on se retrouve seul chez soi, avec ses ressentis difficiles, et on ne sait pas quoi en faire, alors on les met de côté voir on les minimise. On se dit que ça pourrait être pire en se comparant aux autres, on pourrait ne pas avoir de travail, être au chômage partiel, avoir perdu son entreprise, etc. Alors, on se raisonne et on met son malaise de côté en se disant qu’on a déjà de la chance. Et parfois, quand on ose en parler à son entourage, on entend ces mêmes discours, du coup on se redresse et on fait face.
Cependant, le malaise, le mal-être, est toujours là, caché, quelque part. Il se manifeste à sa façon (la fameuse boule au ventre pour certain) et chaque jour devient plus difficile que l’autre.
Comment faire face à cela quand on ne sait pas quoi faire de ce que l’on ressent et qu’on se retrouve seul et éloigné ?
Que nous dit vraiment cette fameuse phrase « Aucun salaire, aucune sécurité d’emploi ne mérite d’aller au (de faire son) travail la boule au ventre et de bafouer ses valeurs. » ?
Pas forcément de partir, ni de se mettre en arrêt ou de pleurer sur son sort.
Pour moi, elle nous invite à nous mettre en mouvement. Mais un mouvement tourné vers l’intérieur, quand, d’habitude, on regarde vers l’extérieur et on se compare.
Individuellement, je n’ai pas de prise sur ce qui est autour de moi alors l’idée est finalement d’aller voir en moi ce qui se passe, d’écouter ce que je me raconte pour pouvoir ensuite décider de ce que je veux faire.
Pour cela, je peux choisir d’aller voir un professionnel, un thérapeute, un coach en fonction de ce que je sens être bon pour moi. Le thérapeute ira regarder avec moi dans le passé et m’aidera à comprendre pourquoi je réagis comme ça. Le coach regardera avec moi le présent pour que je puisse me projeter dans l’avenir en identifiant comment le faire, en me fixant des objectifs et en gagnant en autonomie d’actions.
Ce professionnel me permettra de mettre à plat mes ressentis, mes peurs, mes doutes, mes questionnements et de retrouver l’étincelle caché au fond de moi pour enclencher mon rebond et sortir de la spirale dans laquelle je suis bloqué.
Et l’extérieur dans tout ça, me direz-vous ?
Car si moi je change mais l’environnement autour de moi ne change pas, que se passe-t-il ? A quel moment l’entreprise prend soin de moi et se donne les moyens de ne pas me laisser seul face à ces difficultés ?
Il me semble essentiel qu’au-delà du travail personnel que chacun peut faire pour mieux se connaître et ainsi être plus autonome dans les situations difficiles vécues, le système doit lui aussi évoluer et faire en sorte que chaque collaborateur se sente bien et que si tel n’était pas le cas, qu’il sache anticiper et accompagner celui-ci.
De nombreuses solutions existent à disposition des DRH, responsables QVT, managers.
Voici celles que je vous propose, qui me semblent essentielles et assez simples à mettre en œuvre.
- Tout simplement et de manière systématique, prenez le temps de partager, de parler régulièrement avec vos collaborateurs pour leurs demander réellement comment ils vont, comment ils se sentent, de quoi ils ont besoin en ce moment, qu’est-ce qui les freine, qu’est-ce qui les motive au quotidien ?
- Ecoutez et accueillez leurs émotions pour leur permettre d’identifier quel est le besoin refoulé ou abimé en ce moment dans la situation qu’ils vivent. En faisant, cela, vous leur redonner les clés pour trouver un moyen d’aller le nourrir différemment, de ne pas rester seul avec cet inconfort et ainsi retrouver le plaisir de travailler ensemble. Donnez leurs les moyens d’apprendre à accueillir leurs émotions, de les écouter pour en faire une force et un moteur.
- Formez, informez vos collaborateurs des différents risques psychosociaux inhérents au télétravail et au fait de rester longtemps loin les uns des autres. Une personne informée aura moins de difficultés à venir vous en parler car elle saura plus rapidement identifier ce qu’elle vit, et surtout, elle saura que vous êtes sensibles à ces sujets.
- Créez ou mettez à disposition des espaces externes d’écoute dans lesquels vos collaborateurs se sentiront en sécurité, écoutés et soutenus.
- Proposez à vos équipes des ateliers réguliers autour de thèmes divers et variés permettant de recréer ce lien informel qui a été perdu, de redonner de la cohésion entre vos collaborateurs malgré la distance.
Mes ateliers
Les ateliers que je propose se vivent en équipe et permettent de travailler sur les émotions (les accueillir et les laisser s’exprimer), les conflits relationnels (les non-dits sont d’autant plus nombreux à distance), l’identification des besoins et comment les nourrir en temps de crise ainsi que sur les ressources acquises durant cette année de crise et ce qu’elles ont permis de vivre.
Ce qui se joue en ce moment est un changement profond des habitudes de vie et de travail. Il est important pour chaque entreprise de comprendre ce qui se joue à son niveau et pour ses collaborateurs afin de prendre soin de chacun. C’est dans ce travail conjoint et commun que le collaborateur pourra se sentir à sa place, aligné et prendra plaisir à accomplir ses missions. C’est dans ce cercle vertueux que l’entreprise et le collaborateur pourront développer une saine collaboration, profitable à tous.
Un seul mot d’ordre, que vous soyez collaborateur, manager, DRH, responsable QVT : ne restez pas seuls face à ses enjeux.
N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus.
Bravo Stéphanie, un bel article complet qui devrait faire envie et permettre aux personnes qui en ont besoin de passer la pas de la porte.